Abidos se situe dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine. Situé au confluent du gave de Pau et de la Baïse, la commune, d’une superficie de 3,06 km², compte 232 habitants (recensement de 2014). Jean-Claude MIRASSOU est le maire d’Abidos depuis 2008.
Le nom de la commune est sans doute d’origine gallo-romaine et signifie « domaine d’Avitus ». Le blason du seigneur d’Abidos, représentant une orfraie couronné blanc sur fond azur est sans doute une allusion à son allégeance à son seigneur suzerain, envers qui il était redevable d’un épervier. Le village d’Abidos est mentionné dès le Xème siècle sous le nom d’Avitos. Nombre de seigneurs très influents s’y succèdent. En voici quelques exemples :
- Bernard d’Abidos qui prête serment en 1343 pour les biens qu’ils possèdent en Béarn
- Raymond Arnaud d’Abidos dont les documents font acte de l’hommage rendu le 4 février 1351 à Gaston Fébus.
- Jean d’Abidos et de Beyrie est admis aux Etats du Béarn en 1695 et fait enregistrer son blason à l’armorial en 1696.
A la fois seigneurs et abbés laïques du lieu, les seigneurs d’Abidos jouissent des titres et privilèges des nobles. Ils possèdent colombier et moulin banal, et bénéficient d’un tiers de la dîme.
Tous les habitants sont soumis à la justice civile du seigneur. Ils lui doivent le cens et le fouage. Au XVIIème siècle, la plupart des habitants le paient au moyen de mesures de froment, mais deux d’entre-eux s’en acquittent avec quelques onces de poivre. Le château seigneurial, victime d’une crue du gave de Pau, disparait au XIX ème siècle. En revanche, le moulin banal sur la Baïse a été conservé, ainsi que son canal. L’église dédiée à saint Saturnin conserve également sa structure ancienne, malgré de nombreuses restaurations.
L’école d’Abidos est construite en 1886, selon les plans de l’architecte Henri d’Arnaudat. Ce batiment est désormais repeint en blanc, ce qui lui a fait perdre les caractéristiques des écoles construites à cette époque mais qui lui a apporté une seconde jeunesse. A la fin du XIXème siècle, les écoliers bénéficient d’une bibliothèque, créée grâce à une souscription des habitants.
L’église Saint Saturnin était autrefois liée à une abbaye laïque. De vastes campagnes de restauration sont entreprises à la fin du XXème siècle, mais l’édifice conserve sa structure ancienne. Les derniers travaux de restauration font ainsi apparaitre, devant le nouveau portail, un ancien « narthex », espace transitoire avant l’accès à la nef. De plus, si l’ancienne porte située sur le flanc de l’édifice a été murée, son encadrement est conservé et abrite désormais le monument aux morts.
En 1997, la commune fait démolir la grange qui jouxte l’église. Elle décide alors d’utiliser le porche et les poutres de cette grange pour créer deux éléments : une entrée sur le coté ouest et une allée couverte. A l’intérieur de l’église, l’autel en chêne date du XIXème siècle. L’église paroissiale d’Abidos abrite un bénitier en pierre vraisemblablement ancien. Cet élément de mobilier est composé de deux parties distinctes qui semblent ne pas avoir la même origine, au vue de leurs disproportions. Le piètement est un simple fût de colonne cylindrique, de taille frustre. Au-dessus, la vasque montre un décor de godrons assez élégant. L’église renferme d’anciens fonts baptismaux taillés dans la pierre. D’un modèle très classique, en usage à différentes époques, ces fonts baptismaux ont une cuve monolithe de forme irrégulière assez grossièrement taillée. Le piètement se compose de deux tronçons cylindriques en pierre, reposant sur un socle, vraisemblablement récent, de forme carrée.
Le monument aux morts, édifié en souvenir des victimes de la Grande Guerre, s’élève sur le flanc droit de l’église. Il s’agit d’une stèle gavée polychrome, dotée d’un sommet arrondi. Elle prend place à l’emplacement d’un ancien portail, aujourd’hui muré, mais dont subsiste l’encadrement. Elle est ornée de drapeaux en faisceau, qui surplombent la date 1914-1918. Au dessous, un rameau de chêne croise un rameau de laurier. La liste des morts d’Abidos est encadrée de branches de laurier. A cette stèle de marbre gris, on ajoute, en bas, en plaque en souvenir des morts de la Seconde Guerre Mondiale.
Jusqu’au début des années 1950, l’activité principale de la commune était l’agriculture. Ainsi, au début du 20ème siècle la commune comptait de nombreux artisans, comme nous le montre ce document de 1905 mais avec la découverte du gisement de gaz sur le village voisin de Lacq, au début des années 50, Abidos s’est peu à peu industrialisé ; actuellement une douzaine de petites sociétés (carrosserie, location de véhicules, menuiserie, entretien des piscines, fabrication de tubes et raccords en matériaux thermoplastiques, ferronnerie, isolation industrielle, peinture industrielle,…) sont implantées et la commune est fière de posséder TORAY (ex-SOFICAR), entreprise leader européen de la production de fibres de carbone (équipent les avions, les voitures, servent aux forages off-shore ou sont utilisées pour des prothèses orthopédiques), qui depuis 1985, s’est considérablement développée , d’abord sous la direction de Monsieur BRISSON, puis depuis 2012 avec Monsieur MARTIN. En 2013, création du Centre Technique Européen Toray CFE à Lacq et depuis 2014, une unité de PAN, installée à Lacq, est venue accroitre le déploiement industriel de TORAY.